Paroisse Saint Loup


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Saint Loup

Quel Saint patron pour notre paroisse ?

Lors de la création de la paroisse, il a fallu lui trouver un nom, ce qui revient à lui choisir un saint patron. La toute nouvelle équipe paroissiale s’est donc attelé (entre autres) à cette tâche lors de ses premières réunions.

Il nous fallait un saint qui ne puisse pas être soupçonné de partialité envers l’un ou l’autre de nos clochers... Donc, pas de Saint Paul, Saint George, Saint Pierre, Saint Barthélémy, Notre Dame, ainsi que les saints patrons de chacune de nos 11 églises...

Le pic Saint Loup

Aucun saint réputé n’avait laissé son empreinte sur le territoire de notre paroisse. Mais face à notre maison paroissiale se dresse le pic Saint Loup. En fait, il s’agit d’une simple éminence rocheuse sur la montagne d’Uriol, chaînon d’altitude modeste (700m) qui prolonge le plateau de Prélenfrey, s’avance entre Vif et Saint Paul de Varces, et vient se terminer à Varces, dont l’église se dresse sur son dernier contrefort. Sur cette montagne se trouvait autrefois le village d’Uriol, dont les derniers vestiges disparaissent peu à peu dans la forêt. Le pic Saint Loup est bien visible pour le voyageur arrivant du sud ou de Grenoble, ainsi que depuis une bonne partie du territoire de la paroisse. Voilà donc un nom qui pourrait être fédérateur...

Mais qui est ce saint Loup ? A-t-il vraiment existé, ou est-il un de ces saints légendaires, comme on en rencontre parfois dans les noms de lieux ? Est-il un saint honorable, digne d’être choisi comme saint patron de notre paroisse, et qui puisse, à ce titre, recevoir l’agrément de notre évêque ? Et quel rapport a-t-il avec notre paroisse ? Il existe en fait plusieurs Saint Loup, mais deux seulement sont d’authentiques saints, reconnus par l’Eglise : Saint Loup de Sens, et Saint Loup de Troyes... Lequel est le nôtre ?

Une enquête s’imposait. Elle fut confiée au père Edmond Coffin, féru d’histoire, et ancien curé de Vif. Voici ce qu’il nous raconte...

Qui était Saint Loup ?

(Article du bulletin paroissial "11 clochers en Eglise", d’après un article paru dans la revue vifoise "Pour ne pas oublier" n° 42 - déc. 1998, Edmond Coffin)

Le titre de Saint-Loup, bien connu en Champagne, fut aussi donné à quelques églises de notre région, par exemple celle de Penol (près de la Côte-Saint-André) et celle de la minuscule paroisse d’Uriol, initialement placée sous la protection de Saint Michel (vocable fréquent dans les lieux élevés, l’archange étant censé relier la terre et le ciel), qui subsiste jusqu’à la Révolution.

Dès le XVème siècle, époque où son culte se développe, Saint Loup, (évêque de Troyes de 426 à 470) devint donc le nouveau patron du village d’Uriol.

Saint Loup et Saint Germain bénissant Sainte Geneviève

Ce personnage issu d’une famille de l’aristocratie gallo-romaine, fut d’abord marié. Au bout de six ans de vie commune, les époux décidèrent, par consentement mutuel, de se séparer : elle, pour devenir moniale ; lui, pour entrer à l’abbaye de Lérins. C’est là qu’on vint le chercher pour le placer à la tête de l’Eglise de Troyes. Il dut bientôt s’absenter de son diocèse, en 429, pour accompagner l’évêque Germain d’Auxerre en Angleterre où sévissait l’erreur du pélagianisme. Passant à Nanterre, il eut l’occasion d’y bénir une petite fille qui deviendra Sainte Geneviève. Plus tard, il osa affronter le terrible Attila qu’il parvint à émouvoir grâce à sa grandeur d’âme, et à convaincre d’épargner la ville de Troyes..

Saint Loup et Attila. (Wikimedia Commons)

L’Eglise célèbre sa mémoire le 29 juillet, date de sa mort. Les paroissiens d’Uriol fixèrent les célébrations religieuses et la fête populaire au premier dimanche d’août. Il fallut parfois réagir aussi bien contre les excès d’une piété un peu trop superstitieuse que contre certains débordements de réjouissances incontrôlées.

Un tableau, représentant Saint Loup, avait été placé dans la chapelle. Il disparut par la suite, mais l’iconographie religieuse a su conserver plusieurs représentations du saint, par exemple : "Saint Loup écrasant un dragon" (Missel de Troyes, XVème siècle), "Saint Germain et Saint Loup bénissant la petite Geneviève" (peinture de Puvis de Chavannes).

Il y a un peu plus de 30 ans, au cours d’une expédition mémorable, des jeunes se rendirent dans les ruines de l’église d’Uriol pour en extraire l’ancienne table d’autel (aujourd’hui dans l’église de Varces) et la cuve des fonds baptismaux (dans l’église de Vif). C’est tout ce qu’on a pu sauver de l’édifice ! Mais désormais, Saint Loup demeure.

Alors ! Saint Loup ? Marié, puis religieux, puis évêque ; soucieux de réagir contre les dérives doctrinales ; artisan de relations suivies entre les églises ; défenseur de la Cité au moment des invasions barbares. Que de titres à notre vénération ! Oui, qu’il veille sur nos 11 clochers !

Pour en savoir plus

Saint Loup de Troyes a donc été un saint très populaire au moyen âge. Une bonne part des lieux dénommés Saint Loup dans la moitié sud de la France se réfèrent à Saint Loup de Troyes

Une recherche sur Internet permet de trouver quelques documents parlant de Saint Loup. Je citerai ici quelques sites :
- Wikipédia, présente une notice assez succinte.
- Nominis : site de référence sur les prénoms chrétiens de la conférence des évêques de France. Notice également assez succinte.
- Galica : ce site de la Bibliothèque Nationale de France présente une collection d’ouvrages numérisés, dont une vie de Saint Loup datée de 1837.