Paroisse Saint Loup


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Miribel-Lanchâtre

Eglise Sainte Marguerite

EGLISES DE MIRIBEL-LANCHÂTRE

Eglise de Miribel-Lanchâtre
En 1980 Aimé Beaup, dans son livre « Les sanctuaires du Trièves », souhaitait une belle fête de centenaire à la nouvelle église de Lanchâtre. En effet, reconstruite dans les années 1870 beaucoup plus grande que l’ancienne (23 m. de long au lieu de 14), elle fut bénie le 1er octobre 1881. C’est un rocher situé au Vernay qui avait servi de carrière et qui, plus tard, fut surmonté d’une croix en souvenir de cette destination. Le petit monument Site National du Vercors y est établi tout à côté, mémorial des 9 résistants qui furent tués aux alentours, à la fin des combats en juillet 1944.

Les deux églises de la commune sont connues depuis fort longtemps, puisqu’en 1030 le Cartulaire de Domène (recueil de titres concernant les droits temporels d’une église, d’un monastère) relate une donation d’Humbertus de Miribello à ce prieuré de Domène. En 1115 la « Capelle de Mirabello » est taxée pour 6 deniers. Elle devait se situer entre l’imposant château fort Miribellum et le château de Grinde, elle était dédiée à Saint Martin et appartenait au Diocèse de Die. En 1375, sur l’état des décimes, elle n’est plus portée, on peut donc supposer qu’elle était en ruine ou incendiée, puisque les évêques ne la signalent plus dans leurs visites. Ainsi Miribel fit partie très tôt de la paroisse de Lanchâtre.

Son église était désignée par les mots « en castris » dans ( ou à côté) de château. Ce qui explique l’ancienne orthographe : l’Enchâtre. Cette hypothèse sur l’origine du nom me semble la meilleure, plutôt que celle d’un « castrum » romain. En 1178, il est mentionné que l’église était placée sous le vocable de Notre-Dame et faisait partie de l’archiprêtré « d’au delà du Drac ».

En 1340 elle se situait où elle est aujourd’hui, couverte en chaume, le clocher n’existait pas, mais chose extraordinaire, une murette s’élevait entre la nef et le chœur. Ce dernier, construit par le prieuré de Vif (c’est lui qui levait les dîmes), était voûté « en coquille ».

En 1370, l’ Evêque confirma 200 personnes de Lanchâtre et Château-Bernard. 29 ans plus tard, Monseigneur de Chissé remarquait que le chœur manquait de vitres, que les ornements et les vêtements religieux étaient d’une valeur nulle.

Les conflits religieux du XVIe siècle (1517 « Thèses » de Luther, 1545-1563 Concile de trente, 1562-1585 huit guerres de religion, 1572 la St. Barthélémy, 1598 Edit de Nantes) ne troublèrent pas la paroisse de Miribel-Lanchâtre, cependant en 1692 l’Evêque de Grenoble ordonna au prieur de Vif d’y faire couvrir le chœur en ardoises et à la communauté de remettre à neuf le plancher de la nef et la chapelle du Saint-Esprit.

En 1732 Mgr. Jean de Caulet fut reçu par le curé résident Jean-Dominique Guieu, 28 ans, arrivé depuis 2 ans. L’église était en mauvais état, le chœur, séparé de la nef, comme dans toutes les églises, par une balustrade en noyer (une « table de communion »), était orné par un tableau représentant Notre-Dame, patronne de la paroisse (et il y est toujours). La nef, planchéiée et assez bien vitrée, contenait deux bancs, un à Mr de Miribel, l’autre à Charles Le Clet, conseiller au Parlement du Dauphiné, (propriétaire du domaine du Vernay que ses héritiers ont vendu, en 1769, à Jean Eymard, ancêtre de la famille Eymard-Duvernay).
Ces deux personnalités avaient droit de sépulture dans l’église. Monseigneur signala qu’au château de Miribel, il existait une chapelle dédiée à la Sainte Croix, le pain bénit y était distribué. Le hameau de Miribel faisait bien partie du Diocèse de Grenoble.

En 1763, la visite pastorale précisa les améliorations apportées : un bénitier en pierre (sous le clocher porte d’entrée de l’époque), un tableau de Sainte Marguerite (il est toujours dans le chœur) et surtout une toiture en ardoises. Deux chapelles ont été aménagées (dans le transept), celle du Rosaire et celle du Saint-Esprit, de plus la sacristie a été disposée à gauche du chœur. En 1773, l’abbé Guieu se retire après 43 ans de dévouement au sacerdoce. Il vécut encore à la cure avec son neveu Joseph Guieu qui l’avait remplacé.

En 1791 en France tous les prêtres devaient signer le serment de fidélité à la Constitution civile du clergé, l’abbé Joseph Guieu rédigea lui-même son serment qui est un petit chef-d’œuvre littéraire, la municipalité l’accepta, mais le Directoire de Grenoble le refusa. Joseph Guieu fut dénoncé pour « avoir tenu en diverses circonstances, une conduite incivique, fanatique et aristocratique ». Il fut arrêté et emprisonné à Sainte Marie d’en Haut à Grenoble (1793). La mort de Robespierre (1794) le sauva du Tribunal révolutionnaire, mais on lui fit attendre sa liberté jusqu’au 29 octobre 1795. Il entra dans la clandestinité et ne fut plus inquiété.

En 1799, Miribel-Lanchâtre était une section de la commune Miribel-Château-Bernard canton de St. Guillaume et aussi une seule paroisse, mais la distance entre les deux villages était un obstacle à une bonne entente, la séparation eut lieu en 1822 pour les communes et en 1826 pour les paroisses.

A la fin du XIXe siècle, l’église devait impérativement être restaurée. On se décida pour un bâtiment neuf, on conserva seulement la forme de la croix latine. L’architecte Riondel imagina le bâtiment actuel. La façade est classique avec portail en plein cintre et tympan, surmonté de deux fenêtres géminées et d’un oculus. Les murs latéraux sont soutenus par des contreforts en pierres appareillées. La nef et le transept sont couverts en voûte d’arêtes sur doubleaux reposant sur des colonnes à chapiteaux. L’abside semi-circulaire est surmontée d’une demi-coupole. La plupart des fenêtres sont garnies de vitraux, on installe un grand bénitier, des fonts baptismaux. Le clocher à droite du chœur est terminé par une pyramide à base carrée, une cloche (monument historique) y est installée. Devant la façade se trouvent les tombeaux de la famille Eymard (dont celui de Jean qui fut le 1er Maire de la commune en 1791 et celui d’Adolphe Eymard-Duvernay 1816-1888, député puis sénateur).

L’application de la loi de Séparation des Eglises et de l’Etat (1905) a provoqué de graves oppositions de la communauté catholique dans toutes les paroisses de France, surtout au moment de la réalisation des « inventaires ». En effet à Lanchâtre, la gendarmerie a forcé la porte de l’église où s’étaient enfermés son Curé et tous les paroissiens priant et chantant. Sur cette porte d’entrée du clocher, un petit panneau évoque l’événement : VIVE DIEU « Souvenir du 10 Mars 1906 ».

Tous les contemporains se souviennent que la fin du Xxe siècle et le tout début du XXIe ont vu se réaliser d’importantes améliorations pour la préservation et l’embellissement de ce patrimoine communal et ecclésial : réfection du toit, sols en béton du chœur et de la nef, installation de bancs, électrification des cloches, éclairage, chauffage à air pulsé et tout dernièrement, en 2003, réfection complète : crépis extérieur, portes, boiseries et peinture.

Pour venir à l’église Sainte Margueritte

L’église se trouve au coeur du village, à droite au dessus de la route. Le stationnement est souvent difficile à proximité de l’église, et il est préférable de stationner le long de la route départementale et de monter à pieds.

Vous trouverez ici la localisation des églises de la paroisse sur une carte (repères oranges).

Horaires des messes

Les messes ont généralement à lieu à Miribel-Lanchâtre le samedi soir à 18h30. Le chauffage de cette église étant hors service, il n’y a pas de célébrations en hiver.

Pour connaître les horaires des messes sur la paroisse Saint Loup, vous pouvez consulter la page "Messes" de ce site.

Vous pouvez aussi obtenir la date des prochaines célébrations prévues à l’église de Miribel-Lanchâtre en cliquant ici.

Bibliographie

« LES SANCTUAIRES DU TRIEVES », de Aimé Beaup, 1980.